VALLEE DE LA DORDOGNE

 153 km

                       

 Une grande partie de cette randonnée se déroulera dans le département du Lot « Terre des Merveilles ».

                          

La journée sera sous le signe de la pierre. Qu’elle soit noble et travaillée avec amour, dans les châteaux et sanctuaires, ou simplement utilitaire, dans les murettes et « gariottes » du Causse, ou à l’état naturel dans les champs ou en falaises blanches, tout au long du parcours elle sera notre compagne, la plus vieille compagne de l’homme.

                          

Pour sortir de Brive, « porte » 4 – D.38 – Dès les premiers coups de pédale vous sortirez du bassin de Brive, et ne regretterez pas les regards jetés en arrière ou de côté. La pente est douce, la route excellente, le pays encore très vert. Au 20e km, première rencontre…, avec un contrôle B.C.N.- B.P.F. Vous êtes à Collonges-la-Rouge, dont Pierre Benoit disait « Collonges qui a l’air d’une rose encore vivante », brusquement reportés des siècles en arrière, Entrez dans la ville, selon votre goût vous y flânerez et photographierez ferme, ou tout simplement en ferez le tour, « le nez en l’air ». De toute façon vous ne pourriez que regretter d’avoir passé près d’un village aussi exceptionnel, sans y jeter un regard. Toute bâtie de grès rouge, (d’où son nom) Collonges était la cité de repos des fonctionnaires de la vicompté de Turenne tout proche. De là ce foisonnement de gentilhommières, vieux logis, le tout ayant gardé un aspect de vérité assez surprenant , car les commerces habituels ne se sont pas installés ici. A part quelques hôtels-restaurants, bien intégrés au cadre, rien ne laisserait à penser que nous sommes en 2001, et qu’un équipage d’époque, surgissant d’une ruelle ne surprendrait point.

                             

Il faut au moins voir la « Maison de la Sirène », la porte du prieuré, l’hôtel de la Ramade de Friac, le castel de Vassinhac, l’ancienne chapelle des Pénitents, le castel de Maussac et l’église des Xie-XIIe, fortifiée au cours de la guerre de Cent ans dont le tympan du portail, récemment reconstitué représente l’Ascension.

                              

Mais il faut bien quitter ces lieux de rêveries et pour rendre la transition moins pénible, à 2 km de là Meyssac, vous pourrez voir un potier transformer la terre rouge du  pays en élégantes poteries, très caractéristiques.

 

Nous sommes bien sortis du bassin de Brive. Les vignes, noyers, ici dans ces champs ocres, vont en quelques kilomètres se retrouver dans les terres caillouteuses et blanchâtres du Causse de Martel, du moins sur la périphérie. La transition se fait entre Meyssac et les Quatre-Routes puis plus vite jusqu’à Martel. Cette  « ville aux 7 tours » doit son nom à Charles Martel, qui fît bâtir en ce lieu (selon la légende du moins) une église, après avoir anéanti dans les environs les Arabes quelques années après sa victoire de Poitiers en 732, puis une ville se groupa autour de l’église.

                                 

En fait Martel est étroitement lié à Turenne. En 1219, Raymond IV, vicompte de Turenne octroie la première charte à la ville, en l’exemptant d’impôt vis-à-vis du roi et donnant au seigneur le droit d’émettre monnaie. La ville supporte comme tout le Quercy, de dures épreuves durant la guerre de 100 ans, puis pendant les guerres de religion.

                                  

Entre temps, Martel fut une ville riche, un centre important de commerce de vin, de bestiaux et de truffes, noix et conserves. Il serait dommage d’omettre la lavande du Quercy, dont il reste des champs odorants.

                                  

En flânant dans cette typique cité, n’omettez pas l’église Saint-Maur, gothique, avec ses aspects défensifs, le tympan représentant le Jugement Dernier, la nef, le chœur. L’hôtel de Raymondie commencé en 1280 par le vicompte de Turenne, et le petit musé local abrité dans une des salles. La Maison Fabri, connue également sous le nom de Maison d’Henri Court Mantel qui y mourut en 1183 après avoir pillé les trésors de Roc Amadour. Les halles du XVIe siècle. Un rapide tour sur les boulevards aménagés à la place des anciens ramparts vous permettront de voir tours et portes, de vous faire effectuer un court voyage à l’époque où Martel était une ville forte protégée par une double enceinte.

                                  

Une excellente route, plate puis en agréable descente vous conduira vers la Dordogne. A environ 3 km, ralentissez car nous vous conseillons très vivement de consentir un court arrêt au belvédère de Copeyre. Tout proche, perché au plus haut de la falaise, d’accès très facile, une fort belle croix en fer forgé, un panorama sur la rivière, qui décrit à cet endroit une boucle magnifique, et le cirque de Montvalent ; autant de raisons pour ne pas hésiter à « sacrifier » quelques minutes, même si l’arrêt de Martel est encore récent.

                                   

Amateurs d’insolite, nous vous conseillons, sitôt redescendus, de rejoindre Gluges par la très petite route que vous trouvez juste en face. Vous aurez ainsi l’occasion de vous faufiler en plein cœur de ce petit village, littéralement collé avec son église contre la très haute falaise creusée par la Dordogne au cours des siècles. Sinon, la même belle route – N.681- vous y conduira. Sachez aussi, en passant, que tout près de Gluges, au bord de la route , sous les rochers une bonne fontaine peut vous être utile et agréable.

                                     

Maintenant, pendant quelques kilomètres vous allez serrer la Dordogne au plus près, en suivant une agréable route, parfois en corniche qui conduit à Creysse. Siège au Moyen Age d’une châtellenie des vicomptes de Turenne, ce délicieux petit village présente un enchevêtrement de constructions anciennes. L’ancienne chapelle du château constitue l’église Saint-Germain (XIIe) dont la particularité réside entre autre dans les deux absides accolées. La Dordogne se franchit à Meyronne, ancienne résidence des évêques de Tulle et jusqu’à Lacave, la route suit le cours de la rivière.

                                        

Amateurs de curiosités naturelles, Lacaves doit vous plaire. Ses lacs souterrains, ses stalactites de toutes  formes, ses 12 salles parfois immenses (2 000 m2) la mise en valeur judicieuse à la lumière noire, l’agrément d’une visite partielle en train électrique ne devrait pas vous faire regretter l’arrêt – Norbert Casteret qualifiait Lacave de « synthèse des grottes de France ».

                                          

Vous n’êtes plus qu’à 10 km de Rocamadour et nous avons choisi de vous y amener par une route très typique en plein Causse, qui vous ménagera dès le départ, grâce à une rapide élévation, de beaux coups d’œil sur Bel-Castel, juché sur son rocher au confluent de l’Ouysse et de la Dordogne, et que vous reverrez de bien plus près dans quelques moments.

                                                

Roc-Amadour :  

Les maisons sur le ruisseau

Les églises sur les maisons                                                  

Les rochers sur les églises

Le château sur le rocher

                                            

Tout est intimement lié en ce deuxième site de France, ce « Saint-Michel des Terres » : religion, histoire, tourisme, d’autres ont déjà fait en mieux, ô combien.

                                            

Il faut pourtant vous dire que ce lieu séculaire de pèlerinage, dont la création serait due à « Zachée le Publicain » et la notoriété, à la découverte vers 1166 du corps intact de l’ermite Saint-Amadour, fut le théâtre de bien des fastes et bien des violences. Disputé entre les abbayes de Tulle « en Limousin » et Marcihac « en Quercy » Roc Amadour vit défiler nombre de rois de France venus en pèlerins, ce qui n’empêcha pas Henri Court-Mantel de piller l’oratoire du monastère en 1183 pour aller mourir peut après Martel.

                                             

Le château au sommet de la falaise, les portes gothiques de la ville sont encore les témoins du passé orageux de la cité, prise par les Anglais, et deux siècles plus tard pillée par les protestants.

                                             

Un grand escalier de 144 marches amène à une petite place jadis fermée par deux portes et, un second tronçon de 49 marches conduit au cœur des sanctuaires. Signalons qu’un ascenseur mène aussi, directement de la ville aux sanctuaires, composés de plusieurs chapelles et d’une église. Pour atteindre le château il faudra prendre un sentier, (fort bien revêtu à présent) au long duquel se déroule le « chemin de Croix ».

                                              

On peut aussi visiter Rocamadour depuis l’Hospitalet, (qui eut, son nom l’indique un hôpital pour les pèlerins jadis) en empruntant l’antique « Cami Roumieu », duquel on découvre fort bien et à loisir le site et la vallée de l’Alzou. Nous sommes au 75e km de la randonnée, à mi-parcours, Rocamadour peut constituer une très bonne étape de midi. (Contrôle B.C.N. – B.P.F.)

                                              

C’est vers Cales que nous nous dirigeons ensuite. La route est très facile au départ (ce qui peut être appréciable) et nous fera découvrir une gorge fantastique. Avant de passer l’Ouysse. sur la droite, une route amène au Moulin-de-Cougnaguet, tout près. Classé monument historique, ce moulin vaut la visite, d’autant qu’il est donné de voir fonctionner les meules et moudre le grain avec le matériel d’origine.

                                            

Fort belle, bien dégagée, la route qui nous conduit à Calès offre de beaux horizons sur le Quercy et nous ramène tout prés de Lacave, en longeant l’Ouysse aux eaux profondes et vertes, paradis des brochets 

                                             

Nous passons ensuite au pieds de Bel-Castel, qui dresse sa silhouette médiévale, extrêmement pittoresque sur un éperon aigu et très élevé. Les amateurs pourront visiter les terrasses d’où ils satisferont leurs yeux objectifs.

                                            

A moins de 5 km, un autre château, reconstruit également au XVIe siècle sur les substructions de la forteresse, gravement endommagée pendant les guerres de religions ; La Treyne. Un parc magnifique, des collections de meubles, tapisseries et nombreuses pièces précieuses incitent à la visite.

                                            

Nous ne sommes plus qu’à quelques kilomètres se Souillac. Cette ville très touristique, belle et agréable n’a rien de commun avec son étymologie « Souilh » vieux mot qui désignait le lieu touffu et boueux où se vautraient les sangliers. Une tête de cet animal figure d’ailleurs aux armes de la ville. Toute l’histoire de Souillac gravite autour de son abbaye, l’église Sainte-Marie de type à coupoles, l’emporte sur les cathédrales de Cahors, Périgueux ou Angoulême, par la pureté de ses lignes, sa sobre élégance et son unité de style.

                                             

Si vous êtes très en avance, sur votre itinéraire, Souillac peut-être aussi une étape de choix. C’est un centre agricole et commerçant, bénéficiant de gros apports de fruits et légumes, réputés pour ses conserveries. Dés la sortie de la ville, avant d’aborder la côte, nous vous invitons à prendre à gauche, la D.15 vers Gignac.

                                              

Nous tenons à vous faire éviter la N.20, non pas qu’elle manque de pittoresque, mais le trafic y devient de plus en plus dense, et nous avons dû la rayer de ce parcours. Nous la recouperons seulement à Cressenssac.   La même D.87 qui nous a amenés depuis Gignac, sera notre compagne tranquille jusqu’à l’hôpital Saint-Jean (autre relais de pèlerins) et par d’autres routes toutes aussi propices à notre sport, nous aborderons Turenne .                       

                                                

POMPADOUR Pompe

VENTADOUR Vente

TURENNE Règne

 

Ce vieux dicton en dit long sur l’ancienne vicompté qui avait sous sa dépendance 1 200 villages, de nombreuses abbayes, anoblissait à sa guise, levait impôts et battait monnaie. Cette situation durera jusqu’au XVIIIe siècle, où Turenne fut vendu à Louis XV pour 4 200 000 livres. Il faut monter à travers ce village truffé de maisons nobles, se hisser jusqu’aux ruines de château, y visiter la tour César du sommet de laquelle un panorama circulaire permet de découvrir le Plomb-du-Cantal ou le château de Pompadour, alors qu’au pied, les maisons du bourg font un quadrillage de toitures. Ce site guerrier n’est qu’à 16 km de Brive, sa position stratégique extraordinaire nous permettre de le voir, au long de la route, sous des angles divers, mais toujours beaux. C’est sans doute avec plaisir que nous recouperons, 8 km avant Brive, l’itinéraire du matin, côté descendant cette fois pour une longue et belle glissade après une journée bien remplie. Nous ne saurions trop conseiller de prévoir un départ assez matinal pour avoir le temps de visiter ; cet itinéraire étant le plus riche de notre région.

 

 

EN QUERCY

                                     

Itinéraire identique au départ à celui de la « Rose des Vents » jusqu’à Martel, par Collonges-la-Rouge, Meyssac et ses potiers et les Quatre-Routes.

                                    

Après la visite de Martel, cap sur le retour par la N.681, direction Brive. A 3 km environ, tourner à droite vers Murel. Une belle petite route insolite, un village qui semble perdu. Il y reste encore actuellement un des rares « Travail », petites constructions qui servaient pour la délicate opération du ferrage des bœufs, et qui disparaissent maintenant, faute d’utilisation. Nous vous inviterons ensuite, par des routes en plein bois, dans ces bois de « Chènes du Causse » à visiter Lasvaux, où vous arriverez…à hauteur de clocher, puis Cazillac, où il est fortement conseillé de se hisser (à vélo pourles heureux possesseurs de très petits braquets, c’est faisable)jusqu’à la Table-d’Orientation. Fort beau panorama bien sûr, mais aussi reste de tour et un orme magnifique à l’ombre tentatrice. L’un de nos lieu de prédilection.

                                     

Nous sommes sur la Vicompté de Turenne et rendons visite aux seigneurs de ces lieux, à travers la forêt, par Sarrazac et l’Hôpital-Saint-Jean. Retour sur Brive par les 8 km de belle descente, recoupant le chemin de départ. Nous recommandons vivement cet itinéraire facile et très typique de cette région.

                                    

Il est possible, au prix de 10 km supplémentaires, dont près de 5 en descente, de se rendre sur la Dordogne. De Martel,se laisser glisser jusqu’à Copeyre et son belvédère se faufiler ensuite sous les falaises de Gluges, puis après la portion de D.43 en corniche, dans la descente sur Crysse, à droite pour un beau retour par la D.23 sur Martel où l’on prendra l’itinéraire ci-dessus.

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